+257 69 608 211 / 77 765 500

abddm2010burundi@gmail.com

CELEBRATION DU 30 EME JOURNEE MONDIALE DES MALADES

Dans le cadre de la célébration de la 30eme journée mondiale des malades sous le thème « se tenir à cote du malade pour la promotion de ses droits »,avec l’appui de l’ONG Memisa-Belgique, l’Association Burundaise pour la Défense des Droits des Malades « ABDDM-Ubuzima ni katihabwa », a organisé une session de formation sur les droits des malades à l’intention de ses partenaires  des provinces de MURAMVYA , BUBANZA,BUJUMBURA et RUMONGE qui s’est tenue à RUMONGE en date du 3 et 4 février 2022 et  de KIRUNDO , MUYINGA,BUJUMBURA Mairie, KARUSI et GITEGA qui s’est tenue à MURAMVYA en date du 9 et 10 février 2022 . Soulignons que les participants représentaient l’ABDDM, la CROIX ROUGE DU BURUNDI et LES MUTUELLES DE SANTE COMMUNAUTAIRE  des provinces ci- haut citées.

Après le discours de lancement de l’autorité provinciale et celui du représentant de l’Association Burundaise pour la défense des droits des malades, la formation proprement dite s’est ensuite déroulée.

Le formateur a passé en revue les différents droits dont jouit toute personne malade. C’est  notamment

  1. Le droit aux soins de santé : Le malade a des droits particuliers en relation avec son médecin et l’hôpital. Ces droits sont liés à sa pathologie, son handicap ou son âge qui le poussent à se rendre à l’hôpital en vue de bénéficier des soins de santé appropriés.
  • Le droit à la protection de la santé : Le médecin n’est pas soumis à une obligation de résultats. En effet, l’application des soins préventifs, du diagnostic et des soins curatifs ne garantit pas nécessairement le retour systématique à la santé, ou son maintien à la vie. Ceci pour dire que le malade peut guérir ou ne pas guérir, voire même mourir.
  • Le droit aux soins de santé : L’accès aux soins de santé est un droit pour tous. Il doit être possible à tous les malades sans discrimination aucune. Il doit être garanti à tout moment. C’est pour cela que toutes les structures de santé ont un service de garde.
  • Le droit aux soins personnalisés : Le malade n’est pas comparable à un véhicule qu’on amène au garage. Il a une personnalité, un corps, une intelligence, une sensibilité et des émotions. Les malades sont sensibles à la douleur et aux affections physiques et psychologiques. Ainsi, il est très important que les médecins traitent les malades dans leur globalité.
  • Le droit à l’information : Le malade doit recevoir une information sur son état de santé et les propositions thérapeutiques qui lui sont faites en des termes qui lui soient compréhensibles. Ainsi, sauf en cas d’urgence ou si les patients sont dans l’incapable de comprendre ce qui leur arrive, ils doivent recevoir l’ensemble des informations concernant leur état de santé généralement au cours d’un entretien individuel avec leurs médecins.
  • Le droit au secret professionnel : Le médecin est tenu de garantir le secret de l’ensemble des informations à caractère médical et social se rapportant aux malades qu’il reçoit.

De plus, sur demande des patients, le personnel soignant doit assurer le maintien de leur anonymat pendant toute la durée de leur séjour. À leur sortie, tous les documents leur sont remis en mains propres.

  • Le droit à la protection juridique de leurs biens : Si le patient n’est plus en mesure d’assurer la gestion de ses biens pour cause de maladie ou d’accident, il est nécessaire qu’il soit assisté ou représenté, afin de sauvegarder ses biens. Normalement, c’est donc au responsable de l’hôpital qui assure cette mission, sous le contrôle d’un magistrat.

Ainsi, le responsable et ses collaborateurs se tiennent à la disposition du patient et de sa famille, pour tous renseignements concernant la gestion de ses biens.

  • Le droit au consentement éclairé : Aucun acte médical ne peut être pratiqué sur un malade, sans le consentement libre et éclairé de ce dernier. Dans le cas où il est hors d’état d’exprimer sa volonté comme dans le coma, le médecin doit consulter une personne de confiance ou un membre de la famille ou un proche du patient, sauf, encore une fois, en cas d’urgence ou impossibilité. Normalement, un formulaire de désignation d’une personne de confiance doit être rempli lors de l’admission du patient.
  • Le droit de donner des directives anticipées : Tout patient majeur peut rédiger des directives anticipées pour le cas où, étant arrivé au stage de fin de vie, il serait hors d’état d’exprimer sa volonté. Ces directives indiquent ses souhaits concernant les conditions de limitation ou d’arrêt de traitement. Elles seront consultées préalablement à la décision médicale et leur contenu prévaut sur tout autre avis non médical.
  1. Le droit de donner des organes et des tissus humains : Tout patient majeur peut rédiger des directives anticipées pour le cas de donation des organes et des tissus dès la prononciation de son décès.

A cote des droits, les malades ont aussi de devoirs. Il s’agit

  1. L’obligation de payer pour tous les soins lui rendus : Le malade est dans l’obligation de payer les soins de santé sans courir des risques disproportionnés [ntazimbekandintazimwe]. En effet, le problème du coût des soins de santé est crucial. C’est pour cela que l’État et d’autres organismes doivent intervenir en création des mutuelles de la santé, des cartes d’assurance maladies (…), car tous les malades ne sont pas en mesure de payer directement tous les frais de santé exigés.
  • L’obligation de fournir des informations correctes sur leurs identités : Pour se protéger soi-même et garantir la protection des autres patients, il est indispensable que le patient soit identifié correctement au sein de l’hôpital. Cette démarche est nécessaire pour prévenir les abus et éviter que des données soient consignées sous un faux nom dans le dossier médical. Il est, par conséquent, nécessaire et utile de fournir une copie de la carte d’identité.
  • L’obligation de coopérer avec le personnel soignant : Le personnel soignant attend des patients pour qu’ils lui fournissent des informations correctes et complètes concernant leurs états de santé et leurs prises de médicaments. C’est la condition absolue pour pouvoir leur offrir un meilleur traitement possible. De plus, les patients ont l’obligation de coopérer aux traitements auxquels ils ont consentis. Ainsi, il leur est demandé de suivre scrupuleusement les conseils de leurs médecins et coopérer activement avec le personnel soignant. Puis, ils doivent avertir le médecin en cas d’empêchement.
  • L’obligation de veiller au bon usage des matériels : Il est demandé aux patients de prendre soin du matériel hospitalier en évitant de l’endommager ou de le souiller. Ils doivent éviter de laisser traîner des objets et de jeter des déchets n’importe où. Ils doivent aussi respecter le travail du personnel d’entretien et veiller à la propreté de la chambre, des couloirs, des salles d’attente, des toilettes et d’autres locaux. Il est préférable de laisser des objets précieux à la maison, de même que les sommes d’argent importantes. L’hôpital n’est pas responsable pour les pertes ou les vols survenus pendant leur séjour à l’hôpital.
  • L’obligation de respecter l’horaire de l’hôpital : Les patients doivent respecter l’intimité et la tranquillité des autres patients. Pour garantir le calme et la sécurité au sein de l’hôpital, il est nécessaire aussi que les visiteurs respectent scrupuleusement les heures de visite. De plus, il existe une interdiction générale de fumer au sein de l’hôpital, sauf uniquement dans les zones réservées aux fumeurs à l’extérieur de l’hôpital. Les mégots sont à leur place dans les cendriers.
  • L’obligation de respecter le personnel soignant : La bienséance et le respect mutuel constituent la base des contacts entre les collaborateurs de l’hôpital, les patients et les visiteurs. Les remarques dénigrantes ou discriminatoires, les comportements agressifs ou d’autres formes de menaces n’ont pas leur place au sein de l’hôpital.

A la fin de la formation, une question unique de réflexion a été proposée à tous les groupes. Elle était ainsi libellée. Quelle est votre suggestion pour que les droits des malades soient connus et respectés.

Aux termes  des travaux de groupe, les recommandations ci-après ont été dégagées :

  • Que le projet de décret portant code de déontologie des prestataires des soins et services de santé soit signé dans les meilleurs délais pour donner autorité aux droits des malades,
  •  Les droits des malades doivent être vulgarisés pour qu’ils soient connus. Car, on ne peut pas respecter ce qu’on ne connait pas,
  • Les clubs scolaires sur les droits des malades sont nécessaires pour une meilleure vulgarisation à partir des écoles secondaires,
  • Il faut impliquer l’autorité administrative dans la vulgarisation des droits des malades,
  • Il faut créer des partenariats avec d’autres organisations de la société civile dans le but de conjuguer les efforts pour une bonne connaissance des droits des malades

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *